La mystérieuse potion des Indiens du Yucatan: Xocoatl!
C'est ainsi que les premiers amateurs de cacao (-4000 ans avant J.C.) désignaient le breuvage issu de fève de cacaoyer pilée. Amateurs? Pas sûr... Cet usage du cacao n'est pas gastronomique mais liturgique. Vénéré comme un don divin, le cacao est assimilé au dieu Quetzalcoatl. C'est d'ailleurs parce qu'il ressemble à ce dieu -grâce à son armure étincelante- que le conquistador Cortès se voit offrir du chocolat par les indigènes, lorsqu'il débarque en Amérique (1519).
Au pays de l'or noir
A défaut d'or, Cortès comprend que la culture du cacao peut l'enrichir. Revenant en Espagne quelques années plus tard, il rapporte à son roi «qu'une tasse de cette précieuse boisson permet à un homme de marcher un jour entier sans manger». Les débuts du marketing?
Boisson de la crème
Réservé aux élites, le chocolat se répand dans les cours d'Europe. «Le Roi et le chocolat sont les deux seules passions de la Reine» dit-on à propos de la reine Marie-Thérèse, épouse de Louis XIV.
Il se consomme alors le matin, avant même de se lever, mais en société! «Etre admis au chocolat» de plus puissant que soi est un signe de réussite sociale.
Sexe, mensonges et cacao
Madame de Sévigné, dans ses lettres, explique pourquoi elle
apprécie tant le chocolat:
«voilà de quoi je le trouve plaisant, c'est qu'il agit selon
l'intention». Une façon de définir l'effet placebo... ou autre
chose: les vertus aphrodisiaques du cacao n'ont pas échappé à
l'époque!
Le «moment du chocolat» (le lever) permet aux artistes de l'époque
de croquer des sujets plutôt légers...
Cacaophiles de tous pays, unissez-vous!
Plus tard, dans les anciens Pays-Bas espagnols devenus Royaume de Hollande, Coenraad Van Houten lance enfin la révolution cacaotière en démocratisant l'usage du chocolat grâce à son invention. Après ce grand soir de 1828, le monde entier se convertit au divin Xocoatl!